Nous sommes heureux de nous associer à un événement d’art actuel qui a su développer une démarche artistique à l’image de sa communauté locale : en choisissant de mettre en lumière les liens existant entre le secteur agroalimentaire et l’art. À travers les yeux d’artistes contemporains d’ici et d’ailleurs, ORANGE offre au public un regard nouveau sur ce secteur d’activités économiques qui caractérise la région de Saint-Hyacinthe.
Cette rencontre improbable entre le milieu des arts et l’agroalimentaire fait de ORANGE un événement unique qui nous rappelle à juste titre que les avantages au maillage art-affaires sont nombreux et diversifiés. Partout dans le monde, les exemples les plus probants démontrent le bénéfice collectif d’un plus grand partage des espaces publics avec les artistes, au profit d’une activité économique qui s’en trouve dynamisée. En embellissant nos espaces de vie, l’art rend nos villes plus attrayantes, revitalise des quartiers et encourage l’innovation et l’entrepreneuriat.
Au cours des prochaines années, nous souhaitons que le rapprochement déjà amorcé entre le secteur de la culture et le monde des affaires s’accentue. Il importe qu’au-delà du mécénat, les gens d’affaires investissent davantage de temps et de ressources au sein des organismes culturels : le réseau et l’expertise qu’ils possèdent peuvent faire une réelle différence dans l’essor de ce secteur qui, en dépit de sa situation fragile, joue un rôle important de levier de développement social et économique.
C’est dans cet esprit que nous vous invitons à découvrir les nombreuses activités de ORANGE, Les Viscéraux, qui se tiendra du 12 septembre au 25 octobre 2015 à Saint-Hyacinthe, et jusque dans le Kamouraska où la programmation de cette 5e édition s’est étendue.
Merci aux artistes pour leur présence et leur engagement, entier.
Merci aux commissaires, aux codirecteurs, à toutes celles et tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à faire de cette 5e édition de ORANGE un succès.
Benoit Chartier et Alexandre Taillefer
Présidents d’honneur de ORANGE 2015
La triennale ORANGE, initiée dans notre belle région qualifiée de jardin du Québec, est un laboratoire de réflexion habité par des artistes qui traitent des liens entre l’art actuel et l’agroalimentaire. Pour cette 5e édition, intitulée Les Viscéraux – Une esthétique de l’appétence, les commissaires, Céline Mayrand pour le volet exposition et Sylvie Tourangeau pour le volet art performance en résidence, nous interrogent : « Existe-t-il une pulsion de création issue d’une source similaire à celle de la faim et de la privation ? ». Comme pour les années antérieures, ORANGE 2015 prend place au centre-ville de Saint-Hyacinthe et, en grande nouveauté cette année, dans trois municipalités du comté de Kamouraska où, à l’instar de la région maskoutaine, l’agroalimentaire est très présent. ORANGE 2015 rassemble les œuvres de 28 artistes, dont 8 issus de l’art performatif, venus du Québec, du Canada et du Japon.
À Saint-Hyacinthe, les œuvres de 13 artistes seront exposées, du 12 septembre au 25 octobre 2015, dans trois lieux du centre-ville. L’artiste multidisciplinaire Massimo Guerrera occupera l’entièreté du pavillon EXPRESSION, avec son œuvre-laboratoire qui guidera le visiteur dans une sorte de voyage initiatique parmi les viscères de l’événement-organisme. Rue des Cascades, tout près du Marché public, le pavillon ORANGE accueillera les œuvres d’artistes québécois et canadiens tandis qu’on pourra apprécier celles de 3 artistes tokyoïtes dans le pavillon JAPONAIS. Un volet de l’événement sera consacré à l’art performance, avec 4 artistes en résidence qui sillonneront la ville pour s’introduire dans le quotidien. ORANGE 2015 rendra aussi hommage à Joseph Beuys, artiste viscéral par excellence, en soulignant le 50e anniversaire de sa performance Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort. Nous avons confié l’interprétation et la réactualisation de cette œuvre à la comédienne et metteure en scène Marie Brassard. Pour réaliser un tel événement, l’appui de nombreux partenaires de qualité est primordial. Nous voulons d’abord remercier les commissaires et les artistes de leur confiance et de leur précieuse collaboration; sans eux, ORANGE n’aurait ni âme, ni chair, ni raison d’être. Nous tenons à souligner l’appui essentiel de nos principaux organismes subventionnaires et partenaires, la Ville de Saint-Hyacinthe, le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts du Canada et Patrimoine canadien. Finalement, nous voulons saluer la participation enthousiaste de nos deux présidents d’honneur, Messieurs Benoit Chartier et Alexandre Taillefer.
Bienvenue à tous les visiteurs, à Saint-Hyacinthe et dans le Kamouraska, bienvenue à la 5e édition de l’événement ORANGE.
Marcel Blouin et Véronique Grenier
Codirecteurs de ORANGE, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe
Vrille | Art actuel est un organisme de La Pocatière qui participe au développement des pratiques artistiques actuelles dans un cadre interdisciplinaire. Il favorise l’émergence de nouveaux savoirs, en accordant une place prépondérante aux résidences, aux projets novateurs et aux partenariats inédits. Il provoque la rencontre de l’art actuel et des différents publics, en privilégiant une approche de diffusion et de médiation culturelle ciblée, capable d’investir des lieux non dédiés à l’art et d’occuper l’espace public.
C’est fort de ces acquis que l’idée un peu folle de présenter un volet de ORANGE dans le Kamouraska s’est pointée. Lors d’une rencontre à La Pocatière avec M. Marcel Blouin, directeur de EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, la filiation qui existe entre nos deux régions, dont la vocation agroalimentaire teinte fortement l’ADN, s’est imposée d’elle-même. Il nous restait à concrétiser le projet. La 5e édition étant déjà en cours d’élaboration, il fallait prendre un train en marche ou le regarder passer au risque de voir s’étioler les possibilités de participer à une édition ultérieure. L’ouverture de l’équipe de ORANGE envers notre centre émergent a fini d’insuffler l’énergie nécessaire pour surmonter tous les écueils qui se présenteraient sur notre chemin.
Était donc né ORANGE KAMOURASKA, grâce à un vaste maillage de partenariats qui a permis à l’événement de se déployer d’est en ouest sur le territoire du Kamouraska en investissant différents lieux, tant par des expositions que des performances. Les manifestations d’art actuel en région sont nécessaires et cette première édition toute viscérale de ORANGE KAMOURASKA a permis d’ouvrir une voie qui nourrira d’art actuel nos communautés pour plusieurs éditions à venir.
Merci à l’équipe de ORANGE, L’évènement d’art actuel de Saint-Hyacinthe, pour sa contribution qui vise ultimement à positionner l’art et l’artiste comme des acteurs privilégiés de l’évolution de la société, par une réflexion critique sur les différents enjeux de l’ère contemporaine.
Éric Brouillette
Directeur général
Vrille | Art actuel
C’est dans le souci d’une transition et d’une continuité avec l’édition 2012, dont la thématique Les Mangeurs délaissait quelque peu la nourriture à proprement dit au profit d’une réflexion sur l’être qui s’en alimente, qu’initialement nous avons abordé notre travail de commissariat pour cette 5e édition de ORANGE.
D’emblée, nous avons interrogé cette sensation de tiraillement et de creux qui, après un certain temps de privation, pousse tout être vivant à rechercher viscéralement de la nourriture : la faim. Dès le plus jeune âge, nos expériences précoces structurent nos comportements alimentaires. À partir de la quête instinctive du lait maternel jusqu’à l’acte de prédation, en passant par la cueillette ou la pêche, l’humain s’ingénie à trouver ou à produire les aliments nécessaires à sa survie. Comme toute pulsion d’autoconservation, la faim ne se maîtrise pas, elle se ressent; se vit et trouve le moyen d’être rassasiée.
L’appétence, l’appétit, le besoin, le désir et l’envie : que recouvrent donc ces mots si on les associe au labeur des artistes ? D’où provient leur voracité ? Existe-t-il une pulsion de création issue d’une source similaire à celle de la faim et de la privation ? Quelles réalités résonnent « viscéralement », avec la même intensité, dans nos corps, nos manques, nos peurs et nos imaginaires ?
Il y a de la créativité latente dans tous les domaines du travail humain. Chaque personne est un/e artiste sur la voie de la forme libre de l'organisme social. — Joseph Beuys.
Si l’agriculteur sème, cultive et récolte, si l’éleveur « élève » des animaux voués à nourrir la communauté, les artistes sont des créateurs qui sèment, cultivent, élèvent et subliment des émotions qui alimentent l’esprit et l’imaginaire collectif.
Alors que l’édition précédente de ORANGE, Les Mangeurs, se penchait sur une nourriture « vitale » et sans laquelle tout être vivant perdrait la vie, Les Viscéraux questionnera les pulsions de faim et de création, les motivations intrinsèques et viscérales qui conduisent les artistes à « nourrir l’imaginaire ».
Les Viscéraux, ce sont ces artistes-nés, « engagés » dans un quotidien créatif constamment renouvelé et qui font de leur vie une œuvre d’art. Dans ce contexte de réflexion et d’exploration sur une esthétique de l’appétence et sur « le viscéral », seront présentées les œuvres de vingt-huit artistes visuels, dont huit issus de l’art performatif. Ces derniers iront jusqu’à nous confier leur corps, à s’offrir en pâture… à risquer une rencontre fortuite dans une esthétique créée à même les circonstances.
VOLET ART PERFORMANCE EN RÉSIDENCE Est-il possible de toucher du doigt les aspects bruts et nuancés du cru et du cuit, de les partager, sur le vif ? C’est ce à quoi tenteront de répondre les praticiennes et les praticiens de l’art performance, en résidence à Saint-Hyacinthe ou à Kamouraska, afin de saisir individuellement, ensemble et sous le signe de la complémentarité, la réelle possibilité d’incarner le plein potentiel de ce qui, viscéralement, nous habite, nous différencie et nous réunit à la fois.
Cette collectivité d’artistes performeur.e.s déploiera une présence active, inscrite dans la ville, dans cet interstice entre la réalité et l’art. Leurs approches dialogiques, leurs dispositifs relationnels, leurs objets transactionnels, leurs stratégies de proximité, leurs interventions spontanées et personnalisées seront autant de pas effectués vers l’autre au moyen d’un performatif de nécessité. Un mode performatif basé sur des motivations organiques, une justesse d’action et d’intention dictée par l’éloquence de l’imprévisible, le pouvoir du rapprochement, la richesse des polarités, la matérialisation de nouveaux possibles en lien avec notre condition d’humain qui a besoin d’être alimenté pour demeurer vivant.
Les registres entrevus dans le contexte de ce volet reflètent non seulement les relations intimes, singulières et fort complexes que chacun-e de nous entretient, à la base, avec les matières et les immatérialités qui nous rassasient, mais également notre façon de réagir face à cet univers vital, paradoxal et incontournable qu’est l’industrie agroalimentaire.
La nourriture que nous consommons subit toutes sortes de modifications, du génétique à l’alchimique et, à notre tour, nous sommes également transformés par ce que nous ingurgitons et digérons. Il en est de même pour un art vivant qui actualise des processus de transformation entre résilience et résistance. Nous proposons des pratiques performatives à caractère relationnel parce qu’elles nous mettent en situation afin de nous refléter l’ici-et-maintenant dans lequel nous évoluons, le caractère évènementiel de notre quotidien, mais aussi l’urgence d’agir au sein de notre contexte social.
La présente édition donne à voir ce qui caractérise le corps et l’esprit dans leur capacité à écouter leur pulsion de vie, à survivre, à résister, mais surtout à créer, à demeurer en action, en communication, en relation.
VOLET EXPOSITION Le « viscéral », c’est l’impensé, l’impensable, l’innommable, l’irrationnel, l’indicible. C’est l’absolu de la chair, et surtout cette « voracité » paradoxale à donner… à SE donner au Monde.
Avec tous ceux et celles qui nous habitent, l’exposition-œuvre polymorphe de Massimo Guerrera, occupera intégralement les espaces de EXPRESSION. L’artiste pluridisciplinaire, dont le champ d'expérimentation gravite essentiellement autour de l'oralité, de l’altérité, du relationnel et de toutes les « nourritures » partagées, a été invité à concevoir une œuvre-laboratoire immersive guidant le visiteur dans une sorte de voyage initiatique parmi les viscères de ORANGE. L’œuvre, dont le déploiement se fera tout au long de l’événement, mettra en situation diverses formes de représentation et d’expression, notamment le dessin, la photographie, la peinture, la sculpture, et sera ponctuée de quelques interventions performatives devant public. Cet espace, qui est aussi un lieu de rencontre, de partage et d’ouverture à autrui, servira de point départ pour le visiteur. Avec tous ceux et celles qui nous habitent transcende les cloisonnements disciplinaires pour retisser des liens entre les artistes et les diversités de pratiques.
Qu’elle soit intellectuelle, affective, corporelle ou spirituelle, toute nourriture « terrestre » ne semble jamais parvenir à épuiser nos faims. Depuis l’acte premier, provenant du plus profond des tripes, depuis la pulsion de création gestuelle et instinctive de la calligraphie ou du tachisme jusqu’aux installations plus complexes, plus opaques, voire conceptuelles, en passant par une peinture brutale, fauve, excessive, ou par la photographie de mise en scène et la vidéo, tous les moyens sont bons pour donner voix à ces pulsions créatrices débordantes qui nous disent le monde sans fard, qui nous parlent, nous touchent et nous bousculent par leur vérité.
La « faim » du monde est avide… et l’art est viscéral.
Céline Mayrand et Sylvie Tourangeau
Tous les trois ans, les artistes contemporains participant à ORANGE nous portent à réfléchir sur notre rapport à la nourriture et à l’agriculture. En tant que technopole agroalimentaire située au cœur de la région agricole la plus fertile du Québec, Saint-Hyacinthe est fière d’accueillir les artistes de Saint- Hyacinthe, du Québec, du Canada, des États-Unis et même d’autres pays qui se réuniront pour donner vie à l’événement. Sous le thème « LES VISCÉRAUX », cet événement prisé des amateurs d’art de partout au Québec s’intéresse cette année à la sensation de faim. Ce tiraillement qui nous pousse sans cesse à rechercher de la nourriture est la raison d’être du métier d’agriculteur. Le parcours d’ORANGE nous invite à redécouvrir notre ville et à revisiter le domaine de l’agroalimentaire sous une perspective surprenante, différente, intrigante ou même dérangeante. Je vous invite donc à venir en grand nombre admirer les œuvres des artistes. Je félicite les organisateurs pour leur engagement dans la réalisation de cet événement unique, et je souhaite bon succès à ORANGE.
Claude Corbeil
Maire de Saint-Hyacinthe
Le Conseil des arts et des lettres du Québec est heureux de soutenir ORANGE, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe. Les visiteurs sont de plus en plus nombreux à fréquenter cette manifestation singulière pour y découvrir des pratiques artistiques novatrices. Des artistes d’ici et d’ailleurs y proposent des œuvres inédites qui questionnent nos habitudes de consommation et notre rapport à l’agriculture, un secteur d’activité important de la Montérégie que l’on surnomme le « garde-manger du Québec ». Nous avons la chance de vivre dans une société ouverte à toutes les formes d’expression. Cet espace de liberté, qui est cher au CALQ, prend admirablement place dans une manifestation comme ORANGE, permettant à l’art de faire avancer le monde et d’enrichir notre vie culturelle. Je vous souhaite à tous d’heureuses découvertes !
Stéphan La Roche
Président-directeur général
Conseil des arts et des lettres du Québec
Je suis fière de contribuer au succès du 5e événement ORANGE et à son rayonnement. Cette année, on nous promet une foule d’événements alliant l’art actuel et l’agroalimentaire, avec des artistes qui prendront le temps de s’imprégner de l’âme de Saint-Hyacinthe afin de créer des performances inspirées de notre quotidien, de notre réalité. L’art est au cœur de notre communauté. Quand il s’expose, il témoigne de la vitalité des gens qui y vivent, qu’ils soient entrepreneurs, travailleurs ou artistes. Le dynamisme, l’innovation et la créativité des Maskoutains n’est plus à prouver. Au fil des ans, entrepreneurs, citoyens et artistes ont laissé leur empreinte sur la région, mais aussi à la grandeur du Québec. Et ça continue. Je vous souhaite de profiter pleinement de votre expérience à l’événement ORANGE. Bravo aux organisateurs, aux artistes et à tous ceux qui se sont impliqués.
Chantal Soucy
Députée de Saint-Hyacinthe
Assemblée nationale du Québec
Notre gouvernement sait à quel point les arts et la culture sont importants à l’épanouissement des Canadiens. C’est pourquoi nous sommes fiers d’appuyer des rencontres comme le 5e ORANGE, l’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe. Ce rendez-vous unique en son genre mise sur différents modes d’expression artistique pour susciter une réflexion sur la place qu’occupe la nourriture et l’agroalimentaire dans nos vies. Pour ce faire, il propose toute une gamme d’activités rendues possibles grâce à la participation d’artistes du Québec, du Canada et de l’étranger. Au nom du premier ministre Stephen Harper et du gouvernement du Canada, je salue les organisateurs, artistes et créateurs qui assurent la présentation de ce 5e ORANGE. Vos efforts en vue de mettre l’art actuel à la portée de tous sont dignes de mention.
L’honorable Shelly Glover
Ministre du patrimoine canadien