Artiste d'origine belge établi à Montréal depuis 1996, Stéphane Gilot nourrit sa pratique artistique de la polysémie et des structures de pouvoir révélées par le jeu. Il conçoit des installations architecturales, parfois accompagnées de vidéoperformances, qui modifient le lieu d'exposition selon ses caractéristiques physiques et idéologiques afin d'engager une réflexion sur la fonction de ce lieu. Ces espaces transformés qui interagissent selon une dynamique fictionnelle particulière permettent la rencontre de l'autre dans différentes situations où les habitudes, convictions et standards culturels sont réinterprétés. Pour EXPRESSION, Stéphane Gilot propose le projet Temps-libre, le sixième épisode d'une série de réalisations intitulée Plans d'évasions, amorcée en 2000. Tout comme les épisodes précédents, Temps-libre exploite les éléments vidéographiques et performatifs, tout en intégrant les possibilités liées au participatif.

Vernissage samedi le 20 janvier 2007 à 15 h.
Conférence de Stéphane Gilot mercredi le 31 janvier 2007 à 19 h.

Depuis une vingtaine d'années, Claudie Gagnon récupère des objets tirés du monde domestique pour créer des œuvres ludiques. Souvent accompagnées de performances, les installations produites par l'artiste évoquent les cabinets de curiosités et se développent autour de thèmes liés à la vie quotidienne, au temps et aux rapports sociaux. Claudie Gagnon retourne à la pratique du tableau vivant et propose des univers où l'ordinaire et le merveilleux cohabitent. Son travail est souvent ponctué de références historiques tirées du monde des arts visuels et du cinéma. L'artiste est de plus fascinée par la théâtralisation de l'objet, comme en témoigne largement son processus de création. Cette exposition majeure, conçue par la commissaire Mélanie Boucher, comprend un volet rétrospectif et une part de travail inédit. Elle sera produite par EXPRESSION en collaboration avec une autre institution muséale québécoise et sera accompagnée d'une publication retraçant les vingt ans de carrière de l'artiste.

Par sa pratique interrogeant le passé, le photographe maskoutain Michel Arcouette pose un regard contemporain sur la mémoire du lieu et évoque les souvenirs du monde ouvrier auquel appartenaient ceux qui l'ont précédé. L'installation photographique et conceptuelle qu'il propose rend un hommage aux ouvriers de l'usine La Stanley de Roxton Pond qui a fermé ses portes en 1984, et où son père et son grand-père ont travaillé. Les photographies, marquées par l'émergence de la lumière et la présence de la fenêtre comme ouverture, reflètent symboliquement ses préoccupations d'ordre social, politique et poétique, mais aussi un souvenir et une émotion qui s'imposent comme un questionnement sur l'existence et sur l'homme. Des artefacts, objets témoins du passé, accompagnent une dizaine de photographies grand format et une réflexion écrite par le fils de l'artiste vient compléter le parcours de quatre générations.

Stéphan Bernier est un jeune artiste originaire du Saguenay qui se démarque par l'interdisciplinarité de sa pratique ainsi que par sa polyvalence. Poursuivant une recherche sur l'inconscience et l'abus collectifs, il articule son propos en procédant par association d'éléments. En continuité avec sa démarche, Rêves humides présente un regard critique et subversif sur les fondements symboliques d'un bonheur contemporain. Ses œuvres explorent les frontières instaurées par la culture occidentale entre le rêve, la réalité et la fiction en procédant par ce qu'il nomme des travestissements sémantiques. En contaminant l'iconographie des objets chargés d'affects qui constituent ses installations, œuvres sculpturales et vidéos, Stéphan Bernier y projette ses désirs les plus intimes. L'exposition comprend des œuvres récentes et inédites dominées par une quête identitaire et aux titres érotico-humoristiques orientant dès lors la perception du spectateur, tout en laissant libre cours à de multiples interprétations.

Fondé en 1997, Perte de Signal est un collectif dédié à la production, à la recherche et au développement de projets artistiques en arts néomédiatiques. Il diffuse des pratiques dites émergentes et hétérogènes qui concourent à la recontextualisation de la proposition esthétique des arts médiatiques au Québec. Prenant différentes formes, les projets cherchent à repenser les modes de présentation des œuvres numériques par une analyse critique des interfaces de l'outil de création, l'ordinateur. Pour EXPRESSION, des membres du collectif proposent d'articuler leur réflexion sur l'espace même de l'œuvre à travers le mouvement, voire le déplacement de l'image, du son et de l'objet comme matériaux de création.

Originaire de Santiago au Chili, Rafael Sottolichio explore les diverses modalités d'expression de la peinture à partir de clichés photographiques, qui s'imbriquent alors au processus créatif. Poursuivant une constante réflexion sur la fabrication des images, ses œuvres exploitent le potentiel narratif des rapports de tension s'instaurant entre figuration et espace structuré. Pour ce faire, l'artiste met en scène des personnages dans des environnements réels ou entièrement imaginaires. De facture réaliste ou simplement évoqués par une silhouette, ces personnages créent des situations d'étrangeté par leur attitude envers l'environnement dans lequel ils sont inscrits. La manière de peindre participe alors à la construction d'une dialectique, où la narrativité permet d'infirmer ou de confirmer le rapport de tension existant entre l'humain et son environnement. L'exposition présentée à EXPRESSION propose un survol de la production de la dernière décennie, à partir de la mise en abyme des différentes syntaxes de son contenu photographique.