Hybris et Némésis

Les œuvres de l'exposition Hybris et Némésis tirent leur origine, pour reprendre les mots de l'artiste, de flaques de couleurs qui s'étendent et se mêlent lentement par une dynamique des fluides difficile à contrôler, et qui deviennent de vastes territoires accidentés. Avec cette série d'œuvres inédites, délaissant ses habitudes de tout vouloir contrôler, prévoir, planifier, le peintre Dominique Gaucher réagit à ce qui se produit sur la toile. Ouvert aux pertes de contrôle, l'artiste s'oblige ainsi, parfois, à suivre jusqu'au bout des pistes où il s'égare. À prendre des libertés. À vivre l'imprévisible. Cette exposition en deux volets présente de ce fait les deux faces d'une attitude, qui oscille de la démesure — ambition aveugle, insolence — à la réprimande de cette démesure — vengeance divine qui met en évidence la fragilité de l'humain devant la puissance des éléments. De là le titre de l'exposition, Hybris et Némésis.

Paradoxalement, c'est dans les grands tableaux présentés à EXPRESSION que l'humilité exigée par Némésis prend son sens — crainte et reconnaissance des forces surdimensionnées. Et c'est dans les œuvres sur papier de plus petites dimensions exposées à Plein sud que s'expriment la démesure de la déesse Hybris, l'erreur, la folie, l'arrogance.

Plein sud et EXPRESSION présentent simultanément l'exposition en deux volets intitulée Hybris & Némésis.

Volet Hybris à Longueuil, du 21 janvier au 25 février 2012
Vernissage le samedi 21 janvier 2012 de 12 h à 14 h à Longueuil

Volet Némésis à Saint-Hyacinthe, du 21 janvier au 5 mars 2012
Vernissage le samedi 21 janvier 2012 de 15 h à 17 h à Saint-Hyacinthe
Conférence de Dominique Gaucher le samedi 21 janvier 2012 à 16 h à Saint-Hyacinthe

TRANSFERT

Depuis une vingtaine d'années, le peintre Richard Deschênes décortique habilement le phénomène de la perception et, pour ce faire, il nous renvoie, nous les spectateurs, au processus de fabrication de l'image, au rôle de la mémoire, à la psychologie de la cognition. Que percevons-nous ? nous rappelle-t-il. L'objet, la matière, ou seulement le simulacre, l'image de cet objet, de cette matière ? Il dira d'ailleurs à ce propos : « Ma peinture a une importance beaucoup plus psychique que physique. »

Le contenu de ses œuvres fait appel à la fois au microscopique et au macroscopique, au minéral et à l'organique, à l'abstraction et à la figuration, à l'animal multimoléculaire et à l'atome. Parmi ces formes abstraites ou figuratives, certaines se manifestent de façon récurrente, telles des matrices, répétées, copiées, décalquées, et transférées à de multiples reprises. Comme si le rôle de la mémoire consistait à transférer, copier, effacer, sélectionner, puis, au stade de la cognition, à organiser, structurer, échafauder. Dans le processus de fabrication de ces peintures de grandes dimensions se profilent des dessins décalqués, copiés, masqués. Apparition, disparition, mémoire, oubli, sélection. De ce fait, on comprend que nos édifications de l'esprit ressemblent étrangement à des hypothèses — beaucoup plus qu'à des certitudes — faites d'images agencées au gré de notre mémoire personnelle et collective.

Conférence de Richard Deschênes et vernissage le samedi 17 mars 2012 à 14 h

Accrocher les roches aux nuages

Artiste multidisciplinaire, Guy Laramée se questionne sur l'érosion des cultures, sur le mythe de la connaissance versus l'inconnaissance, sur la rupture ou la continuité en art. Ces questions rejaillissent inévitablement dans ses œuvres qui représentent toujours un paysage. Les œuvres de Laramée invitent au silence, à la spiritualité et à la contemplation. Selon les différentes séries qu'il réalise, il construit un mythe, une histoire reliant le passé, le présent et le futur. Il est fortement inspiré, entre autres, par Caspar David Friedrich (1774-1840), peintre romantique allemand.

L'exposition présentée à EXPRESSION est un survol du travail de l'artiste depuis quelques années. Nous y retrouverons des peintures aux paysages mystérieux, brumeux, flous qui obligent le spectateur à fouiller l'insondable ; des paysages sculptés dans des livres anciens laissés pour compte où il détruit et mutile pour mieux reconstruire, pour créer des histoires et des paysages fictifs ; un nouveau diorama tiré d'une œuvre de Friedrich : Meeresstrand im Nebel (Brouillard) ; et ses dernières réalisations influencées par le bouddhisme dont une installation dédiée à Guan Yin.

Conférence de Guy Laramée et de Danielle Lord le samedi 2 juin 2012 à 14 h
Vernissage le samedi 2 juin 2012 à 15 h

ORANGE 4e édition. Les Mangeurs

Lieux

  1. EXPRESSION : 495, avenue Saint-Simon, Saint-Hyacinthe
  2. LA RESSOURCERIE : 1095, 1135 et 1165, ave. Laframboise, Saint-Hyacinthe

ORANGE, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe, en est à sa quatrième édition. On peut désormais parler d’une manifestation triennale qui amalgame judicieusement l’art contemporain et l’agroalimentaire. Pour la présente édition, les commissaires ont développé leur réflexion à partir de ce constat : sans nourriture, l’être vivant perd la vie. Derrière cette évidence se profile le lien étroit entre la nourriture et la mort.

Cette double préoccupation des commissaires — la mort et l’alimentation chez l’humain — a tôt fait de provoquer un glissement quant à la thématique abordée par orange 2012, délaissant quelque peu la nourriture en tant que telle pour se tourner vers celui qui l’ingurgite, d’où le titre de l’événement, Les Mangeurs. S’éloignant donc de la denrée, orange 2012 s’intéresse plutôt à ceux qui mangent, à leur condition de mortels et à la relation complexe qu’ils entretiennent avec la nourriture. Manger, cet acte de survie répété quotidiennement, pour peu qu’on y pense, nous confronte à notre instinct et à notre animalité. Mais aussi, l’ingestion d’aliments à l’intérieur de ce corps mortel que l’on veut, paradoxalement, immortel, nous renvoie à des comportements de deux ordres : individuel et collectif. Dans le premier cas — pour le corps intime —, on pense aux habitudes réconfortantes, mais aussi aux angoisses et aux obsessions liées au fait de se nourrir. Dans le second cas — pour le corps social —, on se réfère aux commémorations, aux fêtes, aux sacrifices, aux offrandes, aux rituels.

Nécessité et fatalité. Envisagées ensemble ou séparément, la nourriture et la mort ont depuis toujours intéressé les artistes, de toute évidence fascinés par ces notions fondamentales qui caractérisent l’être humain. Les pistes explorées et les hypothèses envisagées par les commissaires trouvent ancrage dans les œuvres des dix-neuf artistes invités qui étendent la portée de ces considérations à travers des pratiques diversifiées, surprenantes, pleines de contrastes et de subtilités.

Ouverture le samedi 15 septembre 2012 à 14 h

Visitez le site de ORANGE 4

La foi du collectionneur

« […] Ceux qui les achètent les voient au quotidien, c’est mon devoir de leur donner de quoi nourrir leurs réflexions pendant des années. Pour moi, une peinture est comme un miroir pour celui qui la regarde, l’image qu’elle renvoie change sans cesse. » (Marc Séguin, Bull’s eye, un peintre à l’affût)

Marc Séguin : la foi du collectionneur… L’exposition témoigne du fruit de l’attachement artistique de collectionneurs parmi les plus passionnés et les plus engagés dans leur soutien à la carrière de cet artiste qui fascine et divise.

Peintre des failles d’une humanité à la fois démiurge et autodestructrice, des ratés de l’histoire et de nos mythologies contemporaines, Marc Séguin transfigure un réel souvent menaçant et hostile en le chargeant d’une dimension de sublimité qui confère à ses œuvres une grande puissance symbolique. Témoignant d’un intérêt pour le sacré et le politique, Marc Séguin expose et magnifie certains événements et acteurs de notre histoire contemporaine dans des représentations où séduction et répulsion se côtoient. Cette force expressive est rendue par une facture combinant tracé schématique, réalisme photographique et traces de gestualité dans des compositions marquées par une économie de moyens, notamment chromatiques.

Issue de collections reposant sur l’œil aguerri de connaisseurs, mais également sur les mouvements spontanés de passions individuelles, la sélection proposée traduit l’essentiel de la démarche artistique poursuivie par Marc Séguin au cours des quinze dernières années.

Une exposition itinérante réalisée par le Musée d’art contemporain des Laurentides en collaboration avec la galerie Simon Blais.

Visite commentée et vernissage le samedi 10 novembre 2012 à 14 h