L’origine d’un mouvement

L'exposition L’origine d’un mouvement réunit cinq installations récentes. Manon Labrecque poursuit son exploration de thèmes qui lui sont chers : le mouvement et ce qui en découle, comme l’animation, le ralentissement, l’arrêt; la question du double; le mutisme d’un corps; la relation entre le toucher et le regard; la prégnance d’un souvenir; le présent; l’expérience. Une figure est au centre de toutes les œuvres. Le visiteur découvre un corps, des fragments du corps d’une femme; celle-ci retient un mouvement, relance une action, observe, dessine, s’estompe. Elle pense son ombre et l’apprivoise.

L’artiste a conçu apprentissage et touchée, deux installations vidéo qui entretiennent un lien étroit avec une image en mouvement projetée et une image fixe dessinée, dans un rapport d’échelle vertigineux. L’œuvre dessous ma chair rouge repose sur deux temps d’un visage qui semble se dissoudre sous nos yeux. L’installation moulin à prières invite le visiteur à circuler dans le mouvement, le son et les images fugaces. Un ensemble de dessins déposés sur des chevalets, les uns, offre diverses représentations où l’artiste, les yeux fermés, tente de se remémorer une sensation, une expérience.

L’origine d’un mouvement a fait l’objet d’une diffusion à AXENÉO7 à Gatineau, du 1er avril au 2 mai 2015 ainsi qu’à la Galerie d’art Louise et Reuben Cohen à Moncton au Nouveau-Brunswick, du 7 octobre au 22 novembre 2015.

Depuis Les témoins, exposition présentée en 2003 à la Galerie de l’UQAM sous le commissariat de Nicole Gingras, L’origine d’un mouvement, accueillie par EXPRESSION, Centre d'exposition de Saint-Hyacinthe, est, à ce jour, le projet le plus audacieux de Manon Labrecque.

Visite commentée et vernissage le samedi 10 septembre à 14 h

L’objet et le territoire

[French only]
Exposition présentée en deux volets, à Plein sud, centre d’exposition en art actuel à Longueuil et à EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe.

Céramiste de formation, sculpteur et muraliste, Gilbert Poissant puise ses sources de création dans les domaines du design et de l’architecture. Il a développé autour de la céramique, ainsi qu’avec les objets usuels tirés de son étonnante collection personnelle, une variété impressionnante de modes d’expression, allant de leur mise en espace jusqu’à leur numérisation en passant par une mise en boîte et un système de classement.

À travers cette production polymorphe où se croisent les champs disciplinaires dont il explore éminemment les enjeux, Poissant s’est imposé une véritable discipline. À partir de La collection, amorcée en 2005, son propre inventaire d’objets s’est vu transformé, réinterprété, régénéré sous l’action de gestes répétitifs et rituels jusqu’à prendre la forme d’un vaste répertoire de signes graphiques et lexicaux. Positionnant la notion de territoire au cœur de sa démarche, Gilbert Poissant fait ainsi de la zone sculpturale et architecturée un espace de dialogue, ouvert et dynamique. 

Pour le volet à EXPRESSIONcollages, impressions au jet d’encre, murales de porcelaine, objets-installations, maquettes et boîtes-coffrets témoignent des multiples déclinaisons d’un système issu du corpus Le jeu du collectionneur, scrutant les potentialités perceptives et interactives qu’offre le langage de l’objet. Le temps prend donc une importance capitale dans son travail, le temps long, lent et méthodique qu’impose la durée du geste réitéré, comme celui du savoir-faire de l’artiste-artisan.

Si le vocabulaire que déploie Gilbert Poissant raconte l’accumulation d’une vie, la sienne, il cumule aussi les bribes d’une histoire du monde, la nôtre.

Un second volet de l’exposition L’objet et le territoire est présenté à Plein sud, centre d’exposition en art actuel à Longueuil, du 12 novembre 2016 au 28 janvier 2017 (fermé du 19 décembre au 6 janvier inclusivement).

Visite commentée et vernissage à EXPRESSION, le samedi 19 novembre à 15 h 30
Vernissage à Plein sud, le samedi 19 novembre à 13 h 00

Conditions existantes / Existing Conditions

In Existing Conditions, Karilee Fuglem presents selections from the past 20 years of her practice, including some pieces never before exhibited. At EXPRESSION, she asks us to consider the gallery as a filter between ourselves and the outside world — a filter through which some things appear more clearly, while others almost disappear. Her work is born out of the architectural details particular to the space itself, the way air moves through it, and where its shadows fall in natural light.

Fuglem’s installations, sculptures, photographs and drawings are often visually subtle, a quality that demands us to slow down to fully take them in. She uses everyday materials to maintain a connection to overlooked areas of our lives that we tend to take for granted. Kilometres of fine monofilament make up sculptures that are almost invisible; strips of acetate and tissue paper are suspended so as to respond to any breath of air or to reflect the slightest glimmer of light. As Fuglem puts it, “things that move when we do affect our understanding of what we see by way of feeling as much as by looking, if only because the displaced air that sets them adrift also touches our skin”. She asks us to focus on these simple ways we interact with what we see, continually reminding us of what is unseen—breath, tiny particles of dust, drifting thoughts. “Every surface, from our skin to the walls around us, is reflective, but this natural phenomenon is so familiar that we need to be surprised back into grasping its basic wonder. And, between our skin and the wall, so much more.”

Karilee Fuglem, video of the exhibition Conditions existantes / Existing Conditions presented at EXPRESSION, 1 min 20 s. © NousTV

L’ombre d’un doute

Inbetweenness and ambivalence are at the core of Karine Payette’s thought and practice. She translates this state of uncertainty into enigmatic stagings where subjects and everyday objects interact. These scenes and still images are a continual source of inspiration for Payette, allowing her to explore the ideas central to her practice, such as the instability of matter and the forms we live with.

Bringing together both old and recent works, L’ombre d’un doute is a key to understanding the whole of her artistic approach to date. The exhibition presents a vast and varied body of work, comprised of installations, sculptures, photos and videos. Through tableaux vivants that seem to be frozen in time, Payette explores the body’s relationship to its environment. Despite their seeming serenity, these artworks can awaken a certain sense of ambiguity in the viewer, a sense of unsettling strangeness.

L’ombre d’un doute also highlights the presence of several recurring motifs in Payette’s work: the tendency to create tension-filled worlds, a fascination with the uncanny and unsettling, and an interest in illusion.

The exhibition also features a small documentation room, presenting sketches, personal notes and artefacts.