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Jean-Pierre Aubé

SATELLITES

Commissaire_André-Louis Paré
Du 23 mai au 9 août 2015

 

Commencée à la fin des années 1990, la recherche artistique de Jean-Pierre Aubé s’est d’abord effectuée en prenant en compte la notion du paysage, laquelle émerge au sein du « pagus », soit la délimitation d’un territoire habité. Dans cette optique, le paysage se limite à la frontière qui le fait être. Très tôt, cependant, son exploration s’est poursuivie au-delà de ce qui se manifeste, en fonction de notre connaissance du monde perçu.

Avec la captation des VLF (Very Low Frequency) qui a donné lieu à plusieurs œuvres, dont VLF Natural Radio (2000-2004) ou avec la série Électrosmog (2009 - 2012) orchestrée à partir de radiofréquences, Aubé effectue la saisie de variations inédites de notre expérience du paysage. À l’aide d’une technologie appropriée, qu’il lui faut le plus souvent développer, il capture et matérialise des phénomènes électromagnétiques qui ne sont ni audibles ni visibles à partir de notre perception sensorielle. En outre, inspiré par des méthodes scientifiques, notamment en astrophysique, il extrapole le sens du paysage en le transformant en des installations visuelles et sonores. Depuis Titan et au-delà de l’infini (2007), 31 soleils (Dawn Chorus) (2010) et Exoplanètes (2011), Aubé emprunte à diverses données scientifiques et techniques les outils nécessaires à produire des aspects visuels et sonores de l’univers alors que le mystère de son commencement demeure entier.

Pour l’exposition présentée à EXPRESSION, ces visions de l’univers sont relayées par un questionnement sur la situation de notre planète alors qu’elle est devenue un territoire sous haute surveillance. Si la série Électrosmog soulève, au cœur des activités de télécommunications, différents enjeux politiques et économiques, il s’agit dorénavant de souligner d’autres formes de menaces. Avec les multiples satellites artificiels qui sillonnent la planète au service d’intérêts particuliers, la terre, comme environnement global, est devenue un champ d’observation contrôlé. Toutefois, en présentant cette insertion géo-politico-technologique par l’entremise de divers dispositifs artistiques (vidéos, photographies, installations sonores), Aubé nous propose de « fictionner le réel » afin de mieux le penser1.

Visite commentée le samedi 23 mai à 14 h
Vernissage le samedi 23 mai à 15 h


1. « Le réel doit être fictionné pour être pensé ». Jacques Rancière, Le partage du sensible. Esthétique et politique, Mayenne, La Fabrique éditions, 2006, p. 61.