2025
La vallée de l’étrange
Vernissage le samedi 25 janvier à 13 h
Soirée conférence le jeudi 17 avril 2025 à 18 h en compagnie de l’artiste et de Roxanne Arsenault
L’exposition La vallée de l’étrange de Christian Messier plonge le public dans une zone d’ambiguïté, où l’inquiétante étrangeté prend vie à travers des œuvres picturales récentes façonnées avec l’intelligence artificielle. Ce dialogue troublant entre le familier et l’inconnu est enrichi par des tableaux antérieurs, échos de sa quête incessante de l’étrange. L’ensemble compose une expérience immersive, qui sollicite intensément les perceptions et ébranle les repères.
Inédite, la série de grands tableaux intitulée La vallée de l’étrange donne à voir de curieux personnages qui se trouvent dans des situations inconfortables, mais se comportant cependant comme si tout allait bien. Par empathie, devant ces tableaux, le public ressent à son tour un malaise… paradoxalement jouissif. Ces œuvres récentes (2024) ont été créées à l’aide de l’intelligence artificielle, ce qui a contribué à produire le sentiment d’« inquiétante étrangeté » recherché par l’artiste. La vidéo éponyme, quant à elle, nous le fait ressentir fortement, ce même sentiment, par la transformation troublante des personnages à l’aide d’outils numériques permettant de réaliser des morphoses (morphing) et des métamorphoses.
Ce corpus d’œuvres récentes porte sur l’inquiétante étrangeté (S. Freud) et sur son dérivé technologique, le concept de vallée de l’étrange (Uncanny Valley), qui donne son titre à l’exposition. L’inquiétante étrangeté est un sentiment de malaise causé par une confusion entre l’étrange et le familier. Pour ce qui est de la vallée de l’étrange (M. Mori), il s’agit d’une théorie selon laquelle plus un robot androïde est similaire à un être humain, plus ses imperfections nous paraissent monstrueuses.
Cette exposition comporte aussi des œuvres antérieures : une série de tableaux, d’une facture différente, intitulée Rétrospective de l’étrange (2010-2023), et, sous le titre La genèse de l’étrange (1998-2008), on y retrouve des collages qui nous ramènent à l’esprit les photomontages des années 1920 et 1930 en Europe.
Par ce regroupement d’œuvres réalisées sur une longue période (1998-2024), le public est convié à apprécier l’œuvre de Christian Messier, dont la démarche a pour dénominateur commun la notion d’étrangeté, certes, mais aussi, où l’on comprend que les images ne sollicitent pas que la vision, comme si, par empathie, elles impliquaient la totalité du sujet regardant, interpelant le sensoriel, le psychique et le social.
© Christian Messier, vidéo de l’exposition La vallée de l’étrange présentée à EXPRESSION du 25 janvier au 20 avril 2025, 4 min 30. Crédit vidéo : Félix Bouchard
© Christian Messier, Vidéo promotionnelle de l’exposition La vallée de l’étrange présentée à EXPRESSION du 25 janvier au 20 avril 2025, 48 s.
Archipel
Fidèles à une tradition bien établie, les étudiantes du programme Arts visuels et médiatiques du Cégep de Saint-Hyacinthe présenteront le fruit de leur parcours dans le cadre d’une exposition collective à EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe. Intitulée Archipel, l’exposition se tiendra du 9 au 18 mai et réunira les œuvres de 34 étudiantes, offrant un aperçu riche et diversifié de leurs recherches artistiques et des compétences acquises tout au long de leur formation.
En présence d’invités protocolaires et du grand public, des prix seront remis aux finissant(e)s les plus méritant(e)s lors de la soirée d’ouverture qui aura lieu le vendredi 9 mai à 17 h.
Alors que, tout au cours de leur formation collégiale, les étudiant(e)s ont souvent été porté(e)s par les consignes et les contraintes thématiques dans la réalisation de projets artistiques, ce sont des œuvres plus personnelles et longuement travaillées qu’offre cette exposition. « Malgré nos différences et nos intérêts individuels, écrit le groupe dans son texte de présentation, nous formons une communauté authentique au sein de laquelle nous avons progressé au contact de l’autre. Notre groupe est ainsi devenu un lieu de diversité et de partage où nos mondes artistiques s’entremêlent. »
Inédites, les œuvres présentées attestent du cheminement des étudiant(e)s en une variété de techniques (dessin, peinture, sculpture, installation, photographie, vidéo, animation 3D, etc.) explorées au cours de leur formation ou développées pour ce projet spécifique avec la volonté d’un aboutissement plus marqué. Cette exposition rafraîchissante met en lumière le travail acharné des étudiant(e)s qui vous convient à plonger dans un archipel regorgeant d’histoires inédites, où chaque île dégage sa propre nature.
Nous vous attendons en grand nombre !
ORANGE 8e édition - Faim de rituel
Imaginée et élaborée par les commissaires Roxane Chamberland et Véronique Grenier, sous le thème FAIM DE RITUEL – Ensemble, activer le sacré, cette édition réunit 19 artistes et investit trois lieux chargés d’histoire dans le cœur du Pôle culturel de Saint-Hyacinthe. Inspiré de la structure formelle d’un rituel, l’événement se déploie en trois temps, mettant de l’avant l’Ouverture qui coïncide avec une fête au solstice d’été et la Fermeture qui devient un moment de gratitude à l’équinoxe d’automne. Au milieu s’ajoutent des journées clés, dont deux qui font office de Cœur de l’événement. Ces moments marqueront des temps précis au fil de l’été dans le but d’accompagner les visiteuses et visiteurs dans leur découverte de l’événement.
FAIM DE RITUEL
L’OUVERTURE
Dimanche 22 juin de 13 h à 17 h
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La nuit les pierres nous regardent
Exceptionnellement ouvert le samedi 27 et le dimanche 28 décembre de 12h à 17h.
Depuis plus de dix ans, l’artiste Fanny Mesnard conçoit un univers fantasmagorique qui s’inspire du vivant. Dans une perspective écoféministe, elle invite à prendre soin de nous, mais aussi de tout ce qui nous entoure. En ouverture de l’exposition La nuit les pierres nous regardent, l’image d’une forêt à travers laquelle perce une étrange lumière nous accueille. La forêt respire, elle est vivante et habitée. C’est peut-être pour cette raison qu’elle peut faire peur quand on s’y promène seul.e. L’importante dimension de cette image agit tel un portail qui vous conduira vers des lieux fantasmés et rêvés, si vous avez le courage de vous aventurer dans ce parcours imaginé par Mesnard.
Dans ce nouveau corpus, l’artiste s’inspire de ses récents voyages en Norvège, dans le Nord du Québec et en Charente, son lieu de naissance. Apparemment différents, ces territoires ont offert la matière d’un nouveau monde à cartographier. Sur place, elle s’est nourrie de ses observations sur le terrain, de ses promenades en forêt de jour comme de nuit, de la flore qu’elle découvre, des motifs repérés sur des vêtements traditionnels ou de ses lectures de contes et légendes qui expriment un imaginaire collectif. Elle tisse des liens entre ces fragments de territoires en les intégrant à ses œuvres : dessins, peintures, sculptures céramiques, performances, créations textiles, photographies et vidéo.
Fanny Mesnard construit une trame narrative à partir de motifs récurrents (escargots, nénuphars, tables, mains, hoodie, etc.) et inspirés de contes revisités d’où surgissent des créatures liminaires qui explorent les lieux en prenant des postures incongrues. Sont-elles en train de danser ? Sont-elles occupées à un rituel ? Créant ses personnages en prenant soin d’ouvrir leurs sens, l’artiste nous invite à voir le monde sous d’autres angles, à imaginer comment ils pourraient vivre sur de nouveaux territoires. À vous maintenant de prendre part au parcours proposé dans ce lieu d’exposition métamorphosé en devenant, à votre tour, une partie de ce récit vivant.
Scénographie : Cooke-Mesnard
En écho à l’événement Faim de rituel
EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe présente au Jardin Daniel A. Séguin une œuvre de la série The Red Counter [Le comptoir rouge] (2007–2012) de l’artiste Kate Hutchinson, en écho à Faim de rituel, la 8e édition de ORANGE, L’événement d’art actuel de Saint-Hyacinthe.
Pendant plusieurs années, un simple comptoir rouge, situé dans la cuisine de l’artiste, a été le cœur vibrant de son quotidien. Placé sous une fenêtre donnant sur la cour, il se transformait au fil des heures, baigné dans une lumière douce, changeante et presque méditative. Ce comptoir est devenu le théâtre d’innombrables gestes rituels du quotidien, captés sur le vif, où s’immortalisent avec délicatesse des instants de vie, transformant le banal en poésie visuelle.
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Kate Hutchinson explore la photographie comme un outil d’introspection et d’ancrage. Elle tourne d’abord son objectif vers l’intime : sa vie, ses habitudes, son environnement immédiat. Puis, lorsque le regard intérieur devient trop chargé, elle se tourne vers l’extérieur, capturant la réalité de sa communauté à travers des séries documentaires. Son travail oscille ainsi entre le personnel et le collectif, entre la contemplation du quotidien et le regard social, avec toujours cette même attention au sensible, à l’humain et à la lumière.
Jardin Daniel A. Séguin (Entrée payante)
ORANGE 2025 - Faim de rituel
Eruoma Awashish
D’origine atikamekw nehirowisiw, Eruoma Awashish est une artiste interdisciplinaire née d’un père Atikamekw et d’une mère d’origine québécoise. Elle a forgé son identité dans sa communauté d’Opitciwan, où ses grands-parents lui ont transmis la langue et l’ancrage au territoire. Sa pratique artistique, empreinte de spiritualité, de symbolisme et de syncrétisme, vise à créer des espaces de dialogue entre les cultures autochtones et québécoises (occidentales). Une part importante de son travail porte sur la décolonisation du sacré. Elle s’interroge, transforme et se réapproprie des symboles religieux hérités ou imposés afin de proposer une spiritualité renouvelée, affranchie des cadres institutionnels, intimement liée à ses origines et ses valeurs personnelles. Par cette démarche, elle met en lumière le métissage, la métamorphose et la richesse des liens unissant le sacré, le territoire et le vivant.
Informations sur l’exposition à venir